Crimée. Mythologique 2(a)
Lorsque je dis "Iphigénie", pour la plupart des francophones ce titre évoquera probablement Racine, tandis que pour nos amis allemands ce sera peut-être Goethe... Ou Gluck... (Dire que dans l'Europe du XXIe siècle, l'immense majorité de nos concitoyens - francophones en tout cas - se demande sûrement à ce moment "mais, c'est qui ce Gluck ?")... C'est que le sujet a beaucoup inspiré, y compris parmi les dramaturges contemporains (c'est un beau mot "dramaturge" ! Non ?).
Il y a deux parties à l'histoire d'Iphigénie. Bien que la première se déroule dans le cadre de l'Illiade, ce n'est pas à Homère, mais à Euripide que nous devons son exposé en tant que tragédie. L'Illiade, vous connaissez ? Cette coalition des royaumes civilisés pour aller régler son compte au méchant qui développait en secret des armes de destruction massive... Ah non, je m'embrouille... le méchant roi dont le fils aurait "enlevé" la femme du frère d'un des leurs... C'est plus romantique, évidemment, mais pas vraiment plus crédible. À l'échelle de la Grèce Antique, c'est une guerre mondiale pour une histoire de... fesses... Vous y croyez ?...
Mais revenons à notre histoire. Ménélas (le cocu), ayant confié la direction de l'armée coalisée à son frère Agamemnon. Celui-ci donne rendez-vous à tous à Aulis, où, pour tuer le temps il s'adonne à la chasse. Et paf. Ne voilà-t-il pas qu'il tue un cerf consacré à Artémis !
Comme il n'y a plus le moindre souffle de vent, la grande armée est en rade... et le grand prêtre de la déesse en question flaire le "bon coup". Il va trouver nos héros, pour leur expliquer qu'ayant fait "couler le sang d'Artemis", les dieux ne seront apaisés que si Agamemnon fait couler son propre sang en offrant sa fille en sacrifice à la déesse (c'est qu'il était un peu pervers le grand prêtre).
Je vous passe les détails, la lâcheté du grand héros lorsqu'il s'agit de cacher à Clytemnestre (sa chère et tendre) la raison pour laquelle il fait venir leur fille à Aulis, les tentatives d'interposition d'Achille, et le suspense insoutenable jusqu'au dénouement final. Que ce soit par négociations, exfiltration, ou par "deus ex machina" (les auteurs ne s'accordent pas sur ce point), toujours est-il qu'Iphigénie se retrouve confiée aux bons soins du roi... Thoas (*). Roi de Tauride (=Crimée, pour ceux qui ne suivent pas...), qui était là pour prêter main forte aux alliés comme il se doit.
Roi Thoas qui, n'étant quand même pas très à l'aise avec l'idée d'être en charge de cette femme soustraite au sacrifice à Artémis, en diplomate averti, pour s'assurer les bonnes grâces tant des hommes que des dieux, décide de consacrer Iphégénie grande prêtresse du temple d'Artemis, en Tauride. Lui confiant donc la tâche de sacrifier à la déesse, comme le voulait la tradition, tout étranger qui aborderait ses rivages.
Voilà pour la première partie... Iphigénie est à présent en Tauride... ,
(À suivre...)
(*) Voir notre note : Crimée. Mythologique 1 du 10 décembre 2023
Autres Notes interculturelles...
"Si vis pacem..." l'article, manifeste, en quelque sorte, de notre association.
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